La
Mésopotamie comme l’Égypte furent, sensiblement au même moment, parmi les plus
brillants foyers de civilisation que le monde n’aura jamais connus. Et, le long
du Nil comme du Tigre et de l’Euphrate, les débuts de ces anciennes
constructions politiques sont liés à l’eau.
Ce passé
brillant a forgé et longtemps soutenu, avec l’appui de puissances
colonisatrices comme la Grande Bretagne, les « droits historiques »
dans la gestion de l’eau des pays situés à l’aval des grands bassins du Nil
d’une part, du Tigre et de l’Euphrate d’autre part.
Aujourd’hui,
les pays de l’amont (Éthiopie, Turquie) animés d’une volonté politique nouvelle
et d’un souci de développement économique n’acceptent plus ce diktat et
développent leur propre politique hydraulique avec laquelle les pays en aval auront intérêt
à finalement composer. L’instabilité politique, la croissance démographique, le
changement climatique constituent de nouvelles inconnues rendant encore plus
complexe l’équation d’un partage équitable de la ressource.
Michel MIETTON - Professeur agrégé,
émérite Université de Lyon