La personnalisation des réponses est aujourd'hui un marqueur éthique dans l'action des établissements et services sociaux et médico-sociaux. La transformation de l'offre est devenue au fil des années l'algorithme conduisant les directeurs à la manœuvre, à un jeu d'équilibre entre les accompagnements dans et hors les murs.
Ce défi, de l'équilibre face à l'impératif du changement continu vient questionner notre capacité : - A prendre part à la démarche prospective d'identification des besoins des usagers ; - A conduire le changement des pratiques professionnelles et à accompagner l'émergence de nouveaux métiers ;
- A construire et animer un réseau de partenaires sur le niveau de territoire pertinent ;
- A optimiser les moyens ;
Les établissements publics médico-sociaux ont un engagement de solidarité pour la
reconnaissance et l’accès aux droits des publics en situation de vulnérabilité,
en particulier les personnes âgées, les personnes en situation de handicap, les
enfants relevant de la protection de l’enfance. Ces droits sont régulièrement
rappelés par la loi.
Dès lors, les E.S.M.S.
doivent être au cœur de leur bassin de vie, autant porteurs d’accompagnements
dédiés à la situation spécifique des usagers, que moteurs d’une sensibilisation
des acteurs de la société civile, qui inscrivent leur action hors champ
médico-social. C’est par le postulat que les ESMS publics ont un rôle
déterminant à jouer dans le soutien à l’accès aux droits et aux choix de vie
que l’on peut comprendre l’intérêt de transformer l’offre vers plus
d’inclusion.
L’inclusion est
donc un moyen de parvenir à plus de citoyenneté, ce n’est pas une fin en soi.
Est-ce possible pour tous, sachant que certains individus sont très
vulnérables ? Quel est le rôle des E.S.M.S. publics, garants d’une
certaine inconditionnalité de l’accueil et de la bientraitance auprès des
personnes accompagnées ? Que devient l’institution sur son bassin de vie –
est-elle destinée uniquement à un certain public ? Ses missions sont-elles
centrées exclusivement sur de l’accueil inconditionnel ? Doit-elle
redéfinir ses modalités d’intervention ?
Le soutien dans l’accès aux
droits et à la citoyenneté semble préfigurer un espace de coopération et de
coordination plus important avec les acteurs de la société civile (acteurs
socio-économiques et culturels, Éducation nationale…). Le secteur médico-social
accroît son interdépendance avec d’autres secteurs, avec lesquels il ne partage
pas nécessairement la même culture professionnelle. S’engager dans cette
démarche de coopération implique de porter un message fort, voire d’exercer une
certaine influence. Comment les E.S.M.S. peuvent-ils être à l’initiative de ces
rapprochements de culture ? Comment bâtir les E.S.M.S. impliqués de
manière accrue dans la société civile, en s’inscrivant dans le respect des
grands principes de la fonction publique ? Comment conduire ce changement
de posture conséquent tout en restant garant d’accompagnements de qualité à
toutes les personnes accompagnées ?
Dans ce processus de
transformation des E.S.M.S., l’accompagnement des professionnels semble cardinal.
Coopérer et coordonner, tout en assurant les missions élémentaires auprès des
publics concernés exige de développer des nouvelles pratiques chez les
professionnels de l’accompagnement. Cela nécessite aussi de repenser les
organisations des Établissements.
Comment donner sens et méthode à
ce processus de changement ?
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