Des postes de télévision des années 1960. Un générique qui figure l’Europe à domicile. Le son grésillant du téléviseur cache un trésor des siècles passés : 300 ans avant, un homme de 30 ans grattait sa plume dans le Marais pour faire sortir les notes de Te Deum !
L’Ensemble Correspondances réunit chanteurs et instrumentistes sous la direction du claveciniste et organiste Sébastien Daucé. Associés au Théâtre de l’Aquarium depuis 2019, ces musiciens ouvrent pendant le festival BRUIT deux répétitions de concerts dédiés à l’oeuvre de Marc-Antoine Charpentier, donnés prochainement en France et à l’étranger. Un temps d’écoute inédit, introduit et commenté par Sébastien Daucé.
Originaire de Belgique, Henry Du Mont arrive à Paris vers 1640 et monte les échelons qui le mènent au plus proche d’un tout jeune Louis XIV récemment couronné. Son succès auprès du Roi l’amène à occuper des postes de plus en plus importants jusqu’à la charge de compositeur de la musique de la Chapelle. C’est là et pour Louis XIV qu’il forge la structure du grand motet, forme qui devient le sceau musical de la France dans une Europe où les chapelles rivalisent en inventivité musicale et en faste.
À l’opposé de cette ascension au pouvoir, Charpentier évolue loin de l’Académie de musique et des structures du pouvoir, au service de sa mécène Mlle de Guise vingt ans durant. Mais il n’en est pas moins très apprécié de Louis XIV et c’est pour la glorification du Roi Soleil, qu’il compose le très célèbre Te Deum, probablement écrit pour célébrer la Victoire de Steinkerque de 1692. Cette oeuvre à mi-parcours de son règne est devenue un emblème international après avoir servi à de nombreux hymnes et notamment à l’Eurovision.