« Ils » vous expliquaient, avec un grand sourire
ocytociné, comment éduquer ses enfants ( et ceux des autres) sans crier, sans
s’énerver, sans punir, sans séduction,
sans chantage, sans sucre, sans soda, sans injonctions, sans écrans… mais dans
l’amour, la bienveillance, le dialogue, l’aconflictualité, la zen attitude quoi
!
« Ils » vous vendaient la parentalité comme un conte
de fées, un petit coup de neurosciences
pour faire savant et up-to-date, un zeste d’hormones pour rappeler notre socle
biologique, des recettes vieilles comme le monde remises au goût du jour, ça
avait de la gueule, ça donnait trop envie d’y croire, surtout quand on vous
assurait que « ça marche ».
Alors, vous avez essayé. Normal, le métier de parent,
c’est pas gagné ! Le confinement, ça a été l’occasion obligée pour se rêver
positive vibration et feel good parenting à tous les étages... Mais voilà que,
après 55 jours et plus cloîtrés en famille, vous en êtes revenus : non mais
allo quoi, la crèche ou l’école n’ouvre que 2 jours dans la semaine... ! A
l’heure du déconfinement, avouez-le, vous n’en pouviez plus, vous n’y croyiez
plus. Vous aviez même parfois l'impression d’avoir mal fait, d'avoir mal compris
et d’être du coup de bien mauvais parents, encore plus culpabilisés.
Alors, cette « parentalité positive » qui voulait nous
faire croire qu’on pourrait être des supers parents tout le temps, a-t-elle
survécu au grand confinement de 2021, qui a rabattu bien de nos assurances ?
Cette parentalité bienveillante, qui vous vendez du rêve, sur le modèle de la
pub « Avec Carrefour, je positive », n’avait-elle pas juste oublié de vous
rappeler combien c’est normal, fondamentalement, d’être quelquefois débordé, de
vaciller, d’en avoir sa claque, quand on est parent. Etre parent, c’est tout
compte fait vraiment ce job épuisant, souvent déroutant, qu’on ne cesse de
décrire.
La parentalité, ne serait-elle pas encore et toujours
à réinventer ? Notre modernité ne nous a-t-elle pas enseigné que nous ne serons
jamais que des parents à temps partiels, qui ont besoin d’être accompagnés et
secondés par tous ces autres indispensables, les autres parents, les
professionnels, les lieux d’accueil, éducatifs, de loisirs, culturels, de
soins, ...
Bon, vous l’avez compris, cette conférence va enfoncer
des portes (un peu) ouvertes et tenter de vous rappeler comment on fait les
bébés (hum !), comment on les élève (bien !), comment on les cultive
(gaiement !), comment on les aime (trop ?), comment on les supporte
(vraiment ?), enfin bref, comment survivre à sa parentalité... et à ses
enfants ?