La théorie de l’évolution est souvent considérée
comme la théorie unificatrice de la biologie, mais ce n’est que récemment que
ses concepts ont été appliqués à des questions de santé pour donner naissance à
la médecine évolutionniste,
également appelée médecine darwinienne.
Ainsi, nous pouvons aujourd’hui mieux comprendre des
questions portant sur notre santé en relation avec des adaptations des
populations humaines à des composantes de leur environnement.
Ces adaptations, en particulier aux ressources
alimentaires et aux agents infectieux, sont souvent spécifiques d’un territoire
relativement restreint, ce qui peut mener au développement d’une médecine
régionalisée, voire individualisée.
Par ailleurs, l’analyse de l’évolution des
interactions sociales en relation avec celle du système cognitif est
fondamentale pour comprendre la neurodiversité chez l’homme, mais aussi les
maladies psychiatriques et les troubles du comportement. L’adaptation des
hommes à leur environnement est le produit de compromis évolutifs ne permettant
pas l’optimisation de chaque élément impliqué et à l’origine de nombreux
problèmes de santé.
De plus, au cours de la période la plus récente de
leur histoire évolutive, les hommes ont modifié profondément leur environnement
et à un rythme bien plus rapide que celui des mécanismes évolutifs.
Nous verrons que des modifications biotiques et
abiotiques d’origine anthropique sont associées à des pathologies à caractère
parfois épidémique comme l’obésité, les allergies, les cancers, la maladie
d’Alzheimer.
Nous discuterons dans quelle mesure les sciences de
l’évolution apportent un nouvel éclairage sur les problèmes de santé et de
nouveaux outils pour les résoudre.