TEXTE DE PRÉSENTATION REMIS A LA PRESSE A L'INAUGURATION, JANVIER 2006 :
" Le palais de justice de Pontoise s’installe sur un terrain
long de plus de 190 mètres axé nord-sud et suivant une dénivellation de 8
mètres jusqu’au belvédère qui surplombe le Boulevard Jean-Jaurès (au sud) de
presque 10 mètres de hauteur. Le terrain est coupé dans son milieu, qui forme
aussi la partie la plus étroite du terrain, par une voie publique de desserte
piétonne. Deux segments de forme trapézoïdale se trouvent ainsi confrontés.
Nous les avons reliés, par-dessus la voie piétonne, par une fine et
transparente passerelle qui assure le rôle d’accueil central gérant toutes les
situations distributives. A partir de ce point nodal, nous avons disposé les
halls – qui forment la tête des espaces juridictionnels – ainsi que les salles
des pas perdus en diagonale croisée.
Par-dessus le pont piéton de l’accueil, viennent franchir
pour se rejoindre les deux bras des bâtiments nord et sud au niveau 2. Cette
place couverte publique confirme notre volonté de faire de l’accès au palais un
moment de l’histoire urbaine de la ville et de l’entrée, un élément majeur de
sa lecture et de sa pratique. Bien au sud, faisant face au centre historique,
le palais assume une fonction de signal dans le paysage urbain, en transformant
le belvédère du talus qui borde le Boulevard Jean-Jaurès, en socle d’une acropole
qui confère au palais la sérénité d’un temple grec.
L’événement unitaire majeur de l’édifice provient de la
diagonale constituée des deux salles de pas perdus relayées par la passerelle
de l’accueil central ; cette diagonale représente la partie la plus fréquentée
par le public, et donne une lecture claire et immédiate de la complexité du
programme, tout en gardant une unité formelle.
Pour ce faire, nous avons favorisé une grande hauteur sous
plafond (plus de 7 mètres en moyenne) ; plafond, en béton blanc, très pur, qui
dégage ainsi une grande sérénité.
Sous le même grand plan horizontal protecteur, se trouvent
les salles d’audiences. Ces salles, baignées de lumière naturelle, permettent
de véhiculer l’idée d’une transparence de la justice, en même temps qu’une sensation
d’ouverture spatiale tel un « dehors couvert »
Ces espaces et ces volumes, ainsi déterminés, sont
représentés par des logiques de présence assez différenciées. Nous avons fait
en sorte de former un contraste fort, sur une même élévation, entre les pans
vitrés transparents qui montrent la générosité des pas perdus et de leurs
salles d’audiences, et les pans vitrés opaques qui protègent l’intimité
nécessaire aux autres fonctions des juridictions.
Pour la distribution des espaces de travail, nous avons
essayé, dans la plupart des cas, d’installer ces modules en vis-à-vis, séparés
par une double circulation encadrant les espaces aveugles du programme comme
l’attente des visiteurs, les salles d’entretiens des avocats, et les locaux de
service."
- Henri Ciriani
extrait de http://henriciriani.blogspot.com/2014/10/le-palais-de-justice-de-pontoise-au.html